Essai du kit Cyclowax Clean Chain Starter
Quand j’ai reçu le Cyclowax Clean Chain Starter Kit, j’ai senti que je n’allais pas écrire un simple test. Depuis des mois, la lubrification à la cire (hot wax) fait parler d’elle dans les forums cyclistes : promesses de propreté, de réduction d’usure, de gains de watts. Mais les promesses tiennent-elles la route en conditions réelles ? Dans ce test, je vais passer au peigne fin chaque composant du kit, livrer mes impressions terrain, comparer avec des solutions classiques, identifier les points forts et les limites, et donner un verdict final.
pourquoi passer à la lubrification à la cire
Avant de rentrer dans le vif du sujet, quelques rappels. La lubrification “classique” (huile, lubrifiant liquide) est facile, accessible, mais elle a un principal défaut : elle reste collante. Elle attire la poussière, les saletés, elle impose des nettoyages fréquents, et génère des frictions parasites.
La méthode “hot wax” (cire chaude) entend justement éliminer cette colle indésirable : on immerge la chaîne dans de la cire fondue, on laisse figer une couche protectrice qui, une fois sèche, ne retient quasiment pas les particules. En théorie, moins d’entretien, moins d’usure, plus de plaisir de rouler avec une chaîne toujours propre.

Cyclowax s’est imposée comme une marque de référence dans ce domaine. Le Clean Chain Starter Kit, proposé autour de 219,95 € (varie en fonction de la chaîne choisie) sur le site de la marque, promet de fournir tous les éléments nécessaires pour commencer à waxer ses chaînes.
Mais dans la pratique, est-ce à la portée de tout cycliste, est-ce vraiment performant, est-ce plus rentable sur le long terme ? C’est ce que j’ai voulu tester.
Présentation du Clean Chain Kit de Cyclowax
Le Clean Chain Starter Kit Cyclowax est un pack “clés en main” conçu pour lancer un entretien à la cire chaude. Il comprend :
- le chauffe-cire Cyclowax (140 W) QUI fond la tablette en 8 à 10 minutes (la marque le présente comme 4× plus rapide que les autres chauffes classiques)
- une tablette de Performance Wax
- un câble “hanger” pour suspendre la chaîne afin de la faire sécher
- un “swizzle wire” (fil spécial) pour manipuler la chaîne proprement
- un kit de préparation du vélo (dégraissants, brosses, flacons)
- une chaîne pré-waxée de votre choix (Sram, Shimano, Campagnolo, Zwift…)
- un tapis silicone pour ne pas salir lors de la chauffe

Sur le site, Cyclowax affirme que le kit permet de tripler la durée de vie de la chaîne jusqu’à , de réduire la friction (jusqu’à 8 W économisés selon eux), et d’obtenir une chaîne “propres, sans graisse” adaptée à la route, au gravel, au VTT.
Certaines caractéristiques techniques méritent d’être soulignées :
- La température fixe de chauffe (~ 95 °C)
- Le temps de refroidissement minimal de 30 minutes avant rangement
- Le fait que le kit soit “universel” (compatible avec SRAM, Shimano, Campagnolo)
- Le fait que l’on puisse utiliser sa propre chaîne, mais que Cyclowax suggère de préférer leur chaîne pour éviter les étapes de nettoyage complexe
Bref, le kit semble bien pensé pour couvrir l’ensemble du processus : préparer, chauffer, waxer, remonter.
Comment utiliser le kit Cyclowax ?
Tout d’abord il faut commencer par préparer sa transmission à accueillir une chaîne. waxée. Il faut donc démonter la chaîne, la cassette, les galets, pour y effectuer un nettoyage approfondi avec le kit fourni. La brosse est bien efficace et permet d’enlever toute la graisse de la transmission en utilisant le dégraissant rouge, le nettoyant à basse d’alcool permet ensuite d’enlever le dégraissant pour avoir une transmission non contaminée. Il faudra ensuite procéder à un séchage complet de la transmission avant de passer à l’application de la wax.

Après avoir obtenu une transmission bien propre nous pouvons passer à la phase d’application. Il faut commencer par chauffer la tablette de cire avec le chauffe-cire. Une fois la cire devenu liquide il faut immerger la chaîne à l’aide du “swizzle wire” et ensuite la suspendre pour égouter l’excès de wax. Le temps d’immersion dure 10 minutes maximum.

Une fois la chaine sécher il suffit de la monter sur votre vélo, il sera nécessaire de faire tourner votre transmission pour éliminer la wax en trop. Normalement il devrait y avoir des petits copeaux de cire qui s’échappent de votre transmission.

Pour résumer il faudra compter maximum 30 minutes pour nettoyer et waxer totalement votre chaîne, c’est bien plus simple et rapide que je ne l’imaginais grâce au kit de Cyclowax.
Cyclowax recommande de recommencer ce processus tous les 400 km ou après chaque sortie pluvieuse, mais on sait aujourd’hui que les wax peuvent permettent d’effectuer jusqu’à 1000KM si elles ne sont pas contaminées par des poussières, cependant si vous utilisez votre chaîne en compétition alors il est conseillé de la waxer tous les 290km.
Le test sur 400km de Cyclowax
Propreté et “look” de la transmission
Dès les premières sorties, on voit le principal bénéfice : la chaîne reste visiblement propre. Aucun dépôt graisseux sur les bases du cadre ni sur les galets. Même après des portions plus sales, les saletés se déposent sur la chaîne, mais sans adhérence forte : un petit coup de chiffon suffit souvent à les ôter.
Ce contraste avec les chaînes huilées est frappant (où les projections grasses tachent le cadre ou les pantalons). C’est un point que je souligne fortement — en usage urbain ou gravier léger, c’est très agréable de ne pas entretenir toute la machine en permanence.

Tranquillité auditive & douceur
Sur route sèche, la transmission “waxée” offre une fluidité remarquable. On perçoit un gain de silence dans le pédalage, le bruit est “fluide” plutôt que métallique ou râpeux. Le passage de vitesses reste net, sans accrochages.
En conditions humides ou poussiéreuses, j’ai remarqué que la cire finit par s’user plus vite, et l’action de nettoyage (un spray d’eau tiède) s’avère utile pour préserver la propreté. Mais même dans ces conditions, la chaîne lubrifiée à la cire reste plus silencieuse que huile habituelle.
Durée de vie de Cyclowax
Cyclowax recommande une application tous les 300-500 km (ou après une sortie sous la pluie) pour maximiser la longévité de la transmission. Dans mon test, j’ai constaté qu’après 400 km, la couche de cire s’amoindrit : légère amplification du bruit, moindre douceur, accumulation plus visible de micro-saletés.

Ce seuil est assez crédible je ne l’ai pas poussé jusqu’à 800 km (au-delà de ce qu’ils annoncent comme possible en conditions “idéales”).
Facilité de réapplication
La remise en cire n’est pas triviale, mais le kit simplifie grandement les étapes. Le chauffe-cire est rapide, le matériel est bien pensé, le “swizzle wire” permet de manipuler sans toucher les maillons avec les doigts. Cependant, l’ensemble demande de la minutie : il ne faut pas tremper trop longtemps, bien égoutter, éviter les bulles, etc.

Si on compare avec une lubrification liquide, c’est plus contraignant mais c’est le prix à payer pour bénéficier d’un comportement “propre” et performant. Je n’ai pas rencontré de problème majeur, mais certains ajustements sont parfois nécessaires (resserrer légèrement la transmission après les premières sorties).
De plus si vous effectuer souvent de la mécanique sur votre vous allez apprécier le fait de ne pas avoir les mains totalement noires si vous touchez votre transmission, les gants deviennent même inutiles.
Des économies grâce à cyclowax
Côté usure il faudrait un test à plus long terme / plus de cycles pour confirmer sur le très long terme les bénéfices de la wax, mais vu la fluidité apportée et la protection contre les poussières cela me semble cohérent qu’à long terme la wax soit bien plus économique que la lubrification classique.
Sur le plan budget, si l’on compte le coût du kit + recharges, l’investissement est élevé initialement. Mais sur la durée, si le gain de durée de vie est réel (×2 ou ×3), cela peut s’amortir, surtout pour les cyclistes assidus. La clé est la régularité de l’entretien (ne pas laisser la cire s’user complètement).
Une solution pour tous les cyclistes ?
Comme vous avez pu le comprendre « waxer » sa chaîne comporte de nombreux bénéfices mais il faut avouer que cela reste relativement fastidieux en comparaison à un lubrifiant liquide. Il faut de la méthode, de l’attention, un espace dédié (chauffe, égouttage, etc.) et investir dans un kit comme celui de Cyclowax.
De plus le waxing est sensible aux conditions extrêmes : en boue lourde ou pluie intense, la couche cireuse s’érode plus vite et il vous faudra rewaxer votre chaîne après chaque sortie humide, un vrai point négatif pour ceux qui roulent dehors peu importe la météo.
Le coût initial élevé et il faudra parcourir un minimum de kilomètres par an pour justifier l’utilisation de la wax, mais si vous roulez beaucoup vous allez amortir l’investissement en quelques mois.
Globalement on peut dire que la wax est destiné aux cyclistes assidus et qui parcourent de nombreux kilomètres, certains seront attirés par la facilité d’entretien et les économies alors que d’autres seront plus intéressés par le gain de watts apportés par la solution. Mais si vous êtes un cycliste débutant ou qui dispose de peu de temps alors le waxing risque d’être trop compliqué pour un bénéfice qui vous semblera dérisoire.
Mon avis final sur Cyclowax
Dans l’ensemble, je donne au Cyclowax Clean Chain Starter Kit une note très positive, sous réserve que l’utilisateur accepte l’engagement que demande cette méthode.
Si vous êtes un cycliste passionné, soucieux de performance, prêt à consacrer un peu de temps à l’entretien, et intéressé par une transmission à la fois propre et durable, ce kit est une excellente porte d’entrée vers le hot wax. Il offre une expérience “premium” qui transforme l’interaction avec sa chaîne une chaîne qui ne salit pas, qui ronronne, qui procure un plaisir presque “zen”.
Cependant, pour un cycliste occasionnel ou quelqu’un cherchant la simplicité et la rapidité avant tout, la méthode classique reste toujours pertinente. Le kit ne remplacera pas la lubrification rapide à la volée sous la pluie ou en situation de dépannage.
 
				
